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Banquise Arctique et couverture neigeuse sur l'Hemisphère Nord : le point à la mi-novembre 2022


Anomalie de l'étendue de la banquise Arctique depuis 1970 (par rapport à la période 1981-2010) - Zachary Labe

 

Nous sommes désormais à un mois du solstice d'hiver, et l'Hémisphère Nord plonge inexorablement dans la saison froide. Reconstitution de la banquise en Arctique et chutes de neige gagnant progressivement des régions plus méridionales, faisons le point sur les excédents et/ou déficits en termes de couvert neigeux et de superficie des glaces.

 

 

BANQUISE ARCTIQUE : TOUJOURS INQUIÉTANT MAIS LOIN DES RECORDS

La banquise Arctique est actuellement en cours de reconstitution, une situation habituelle en cours de saison froide. Au total, ce ne ont pas moins de 379.000km2 de glaces qui se sont formées au cours des 7 derniers jours.

 

Au vendredi 18 novembre 2022, l'étendue de ces glaces représentait près de 9,45 millions de km2 à travers l'océan Arctique. S'il s'agit d'une étendue bien basse par rapport aux standards observés à la fin du siècle dernier (en moyenne plus de 10.5 millions de km2 à la mi-novembre), nous nous situons peu ou prou dans les moyennes de la dernière décennie (2010-2019).


Étendue des glaces de la banquise Arctique (en millions de km2) au 18 novembre 2022 et moyennes des 4 dernières décennies (1980, 1990, 2000, 2010) - Zachary Labe

 

Si la situation reste donc globalement inquiétante sur le long terme, ceci marque toutefois une "timide amélioration" (bien relative) au regard des records en série observés ces dernières années. En effet, cette banquise à la mi-novembre 2022 est plus étendue à la même période des années 2012, 2016 (record), 2017, 2019 ou encore 2020.


Étendue des glaces de la banquise Arctique (en millions de km2) - dates du 18 novembre entre 2003 et 2022 - Zachary Labe

 

La fonte accélérée de cette banquise s'explique par un réchauffement climatique sensiblement plus marqué au niveau des pôles et principalement sur la zone Arctique lors de ces dernières décennies.

A la latitude 80° Nord, les températures observées sont largement au dessus des moyennes 1958-2002 (en moyenne de plus de 5°C) et ceci de façon ininterrompue depuis la fin du mois d'août ! Ceci après un hiver dernier déjà exceptionnellement chaud (des anomalies dépassant parfois les +15°C au mois de mars dernier).


Température observée en 2022 en zone Arctique à la latitude 80° Nord et anomalie par rapport à la période 1958-2022 - Danish Meteorological Institute

 

Au 18 novembre, nous constations 3 zones encore dépourvues de glace représentant une anomalie pour cette période de l'année  :

  • au niveau de la mer des Tchouktches (frontière Alaska / Russie)
  • en mer de Barents (entre les îles du Svalbard et l'archipel Russe François-Joseph)
  • en mer de Kara (nord de la Sibérie, près de la Nouvelle-Zembie)


Étendue des glaces de la banquise Arctique au 18 novembre 2022 et étendue moyenne 1981-2010 - NSIDC

 

 

COUVERT NEIGEUX : PREMIÈRES NEIGES EN EUROPE, DÉJÀ L'HIVER EN AMÉRIQUE DU NORD

En dehors de la banquise et des secteurs de haute montagne, l'hiver est également en approche sur l'ensemble de l'Hémisphère Nord. Ceci se matérialise par l'avancée du couvert neigeux vers les régions de plus en plus méridionales ces derniers jours, entre l'Est de l'Europe ainsi que sur l'Amérique du Nord (comme détaillé dans notre article de vendredi >>).

 

Si cette neige est bien évidemment habituelle en cette période de l'année, son étendue est toutefois plus importante qu'à l'accoutumée en cette mi-novembre. Un excédent neigeux est dès lors observé sur le Nord et l'Ouest de la Chine, sur l'Europe de l'Est, et surtout sur la totalité du Nord des Etats-Unis.


Couvert neigeux au 18 novembre 2022 en Hémisphère Nord et anomalies observées - Rutgers Global Snow Lab

 

La masse de neige cumulée sur l'ensemble de l'Hémisphère est en effet plus importante que la moyenne pour ce début de saison froide. Nous approchons la barre les 1000giga tonnes d'or blanc pour la mi-novembre (hors montagne), soit 20% de plus que la moyenne de référence de 30 ans la (période 1982-2012). Cette barre des 1000Gt est habituellement constatée une dizaines de jours plus tard, à la toute fin de novembre.


Masse totale de neige en Hémisphère Nord (en giga tonnes) au 17 novembre 2022 au regard de la moyenne 1982-2012 - Finnish Meteorological Institute

 

Cette anomalie positive en termes de neige est principalement portée par la situation outre-Atlantique, qui subit sa toute première descente froide Arctique d'ampleur de la saison. Sur ces 7 derniers jours, c'est la totalité des Etats-Unis et une grande majorité du Canada qui subissent des températures bien en deçà des niveaux de saison (de 7 à 10°C d'anomalie dans les grandes plaines centrales Américaines). Une situation bien rare ces dernières semaines (et derniers mois) !


Anomalies de températures en Amérique du Nord du 13 au 19 novembre 2022 - Karsten Haustein

 

Un air très froid accompagné d'humidité et donc de neige, qui s'étend désormais sur tout le continent au nord d'une ligne s'étendant de l'Oregon (Ouest) au New Hampshire (Est). La totalité du Canada est notamment recouverte de neige, avec les premières neiges ayant concerné le Québec et le secteur de Montréal ces derniers jours.

 

Ce mois de novembre se montre dès lors particulièrement neigeux sur le continent Nord-Américain avec une neige ayant gagné un territoire de plus de 6 millions de km2 en l'espace de trois semaines. A la mi-novembre, cette étendue de la couverture de neige approche 13 millions de km2 en Amérique du Nord, soit 4 millions de plus que la moyenne de la période 1998-2011.


Étendue de la couverture de neige en Amérique du Nord au 18 novembre 2022 et écart à la moyenne 1998-2011 - Environnement and Climate Change Canada

 

 

VERS UN HIVER RIGOUREUX ET NEIGEUX ?

Une neige en quantité et en avance sur la saison, une banquise Arctique moins catastrophique que les années précédentes... un signe d'un hiver rigoureux et neigeux sur l'Hémisphère Nord, France comprise ? La question pourrait en effet se poser. Néanmoins, la situation à un instant T ne permet en aucun cas d'établir une tendance saisonnière. Ce bilan au 18 novembre ne peut donc pas promettre un hiver enfin digne de ce nom sur nos régions.

 

D'autant plus que les tendances saisonnières ne sont en réalité que guère réjouissantes... A l'échelle de l'Hémisphère, les projections pour l'hiver à venir (décembre-janvier-février) vont dans le sens d'un excédent thermique assez généralisé. D'après le modèle saisonnier Américain de référence (CFS), seul l'Ouest du Canada (Colombie-Britannique, Alberta et Saskatchewan) pourrait vivre un hiver plus froid que la normale.

 

Partout ailleurs, le rouge semble de mise avec un hiver globalement plus doux, France et Europe ne faisant pas figure d'exception. Les anomalies thermiques les plus importantes seraient même une nouvelle fois promises aux régions Arctiques, de quoi limiter la glaciation au cours des prochains mois !


Anomalies de températures modélisées en Hémisphère Nord - tendance pour l'hiver 2022-2023 (décembre-janvier-février) - Modèle CFS via TropicalTidbits

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

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