La Sibérie est en proie depuis plusieurs jours à une canicule exceptionnelle avec des valeurs jamais observées à une latitude aussi élevée depuis le début des relevés météorologiques.
La ville de Verkhoyansk en Sibérie Orientale a en effet enregistré une température exceptionnelle de +38.0°C le Samedi 20 Juin 2020. Une température exceptionnellement chaude relevée à 67.55°N, soit plusieurs dizaines de kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique.
Températures maximales observées le 20/06/2020 en Sibérie - Via twitter : @Ekmeteo
Cette commune d’environ 1000 habitants est pourtant l’une des zones les plus froides du globe en hiver avec un thermomètre qui descend fréquemment sous les -50°C.
>> En 1892 une température exceptionnelle de -67.8°C avait été relevée, ce qui établissait un record de température minimale globale hors Antarctique. Déjà en janvier dernier les -60°C y avaient été approchés, soit un écart de température de près de 100°C, plus que l’écart entre le point de fusion de l’eau et son gel !
Des valeurs extrêmes avaient déjà été relevées en Juillet 1988 avec un maximum de +37.3°C le 25. La moyenne se situe en effet autour de 20°C en temps normal au mois de Juin, la valeur relevée ce 20/06/2020 y est donc supérieure de +18°C.
Anomalies de températures de Janvier à Mai 2020 sur le globe avec un maximum bien visible sur la Sibérie - Via BerkeleyEarth.org
Ce record de température fait suite à un hiver particulièrement doux voire chaud sur la Sibérie. Si quelques vagues de froid, classiques en cette saison y ont été observées, la saison hivernale fut anormalement chaude sur la Sibérie et une grande partie de la Russie avec des anomalies proches de +10°C par rapport aux normales.
Cette vague de chaleur exceptionnelle et précoce à des latitudes très élevées n’est cependant pas un évènement isolé. Déjà en fin de semaine dernière l’Est du Canada fut touché par une vague de chaleur étendue et importante avec de nombreux records battus.
Carte des records de température observés sur l'Est du Canada durant la journée du 18 Juin dernier - Via Twitter : @Pat_wx
Sur la ville de Sept-îles, le record de chaleur pour un 18 Juin fut pulvérisé de plus de 10°C, le record pour un mois de Juin de plus de 5°C et la station a atteint une valeur jamais observée depuis le début des relevés de 37.1°C.
>> Notons également quelques records mensuels pour un mois de Juin pour ce jour :
Cette chaleur s’est ensuite décalée vers le Sud-Est du pays, touchant la Nouvelle-Ecosse et l’Est du Quebec. La ville de Kouichibouguac a établi ce 19 Juin un nouveau record absolu de 37.3°C, battant de 4°C l’ancien record de 33°C établi en 1995.
Carte des records de température observés sur l'Est du Canada durant la journée du 19 Juin dernier - Via Twitter : @Pat_wx
Cette canicule, bien qu’aillant sensiblement perdu en intensité, se poursuit depuis avec des températures dépassant encore les 30°C en ce début de semaine.
C’est maintenant en Scandinavie que la chaleur fait parler d’elle avec un pic prévu entre Mercredi 24 et Vendredi 26 Juin, les 32-33°C pourraient être dépassés entre la Norvège et la Suède, plus localement près du cercle Arctique à nouveau. Ces valeurs seront proches des records pour la période.
Ces fortes chaleurs sont dues à une situation de blocage récurrente sur le Nord de l’hémisphère. Des dômes chauds se mettent en place sous des hauts-géopotentiels, entraînant une forte augmentation de la température au sol en raison des conditions anticycloniques présentes sur ces régions. Après la Sibérie et le Canada, c’est donc au tour de la Scandinavie de subir la mise en place de conditions particulièrement propices aux fortes chaleurs.
Carte des géopotentiels sur l'hémipshère Nord au Jeudi 25 Juin matérialisant un dôme chaud marqué sur les pays Scandinaves - via tropicaltidbits.com
La fin du printemps et le début de l’été marquent généralement le début de la saison des incendies dans les forêts Arctiques. Seulement les températures exceptionnelles perdurant depuis plusieurs semaines sur la région ont engendré un déclenchement précoce et massif de ceux-ci. On estime que de janvier à la mi-mai 2020, 4.8 millions d’hectares ont été ravagés par les feux de forêts en Sibérie. C’est déjà bien plus que la moyenne annuelle calculée entre 2000 et 2009 qui se situe autour de 3 millions d’hectares.
"Le réchauffement climatique provoque la multiplication des feux de forêts, ils ont doublé en dix ans", résume Viatcheslav Kharouk, chef du laboratoire de surveillance des forêts du département sibérien de l'Académie russe des sciences.
Cette moyenne a d’ailleurs doublé entre 2010 et 2019, passant à plus de 6 millions d’hectares par an. En cette mi-Juin, le nombre d’incendie est particulièrement élevé dans cette région du globe sous une puissante dorsale anticyclonique. La fumée est d’ailleurs visible par satellite et se propage à une grande partie du continent asiatique.
Image satellite montrant les nombreux feux de forêts présents sur la Russie et la Sibérie - Via twitter : @sergezaka
Ce phénomène est également présent dans les forêts Canadiennes avec une multiplication des incendies depuis quelques semaines, notamment dans le Nouveau-Brunswick où la chaleur et le temps sec engendrent de nombreux incendies incontrôlables, notamment sur le Nord-Est du continent Asiatique.
Carte des incendies dans l'hémisphère Nord et diagramme de leur intensité au 22/06/2020 - via copernicus
La vague de chaleur concernant la Sibérie depuis plusieurs jours est donc exceptionnelle, à tel point que les valeurs atteintes approchent celles envisagées pour les environ de 2100 en liaison avec le réchauffement climatique. Les +38°C relevés ont donc près de 80 ans d’avance sur les prévisions des scientifiques, un phénomène particulièrement inquiétant qui n’est malheureusement pas cantonné aux régions du Nord de la Russie.
Un des nombreux fronts de flamme s'avançant en forêt boréale sibérienne - Via Libération.fr
Les incendies ravageant la région risque d’avoir plusieurs conséquences potentiellement marquées sur le climat mondial. Ceux-ci risquent notamment de réduire la capacité des forêts boréales à retenir le dioxyde de carbone et le méthane, ce qui engendrerait une augmentation des gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère.
De plus, le permafrost et les forêts boréales du Canada et de la Russie contiennent plus de 1.5 trillions de tonnes de dioxyde de carbone (40 fois supérieur aux émissions annuelles de CO2 en liaison aux activités humaines). La fonte du permafrost liée aux températures exceptionnellement élevées de plus en plus récurrentes, conjuguée aux incendies dévastateurs concernant ces régions a donc le potentiel de relâcher des quantités astronomiques de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Le permafrost est menacé par ces températures exceptionnellement élevées - Photographie via enviro2B
Ce type de phénomène pourrait donc entraîner une réaction en chaîne au niveau du climat mondial. Les gaz à effet de serre ont en effet comme conséquence d’accélérer le réchauffement en piégeant la chaleur dans les basses couches de l’atmosphère et en l’accentuant. Un relâchement massif de ces gaz présents dans les forêts boréales aurait des conséquences importantes sur l’intensité du dit réchauffement climatique à long terme.
Anomalies de températures prévues d'ici l'horizon 2100 selon le modèle CNRM-CM6 - Via Météo-France
Les cartes de prévisions des anomalies de températures sont pourtant édifiantes avec des écarts parfois supérieurs à +10°C sur les régions Arctiques. Ces zones sont en effet les plus sensibles au réchauffement climatique et pourraient subir, d’après les dernières prévisions, les augmentations de température moyenne les plus marqués du globe.
Une tendance qui laisse perplexe en prenant en compte les évènements actuels, les températures observées depuis quelques jours atteignent déjà des valeurs envisagées pour les environs de 2100, alors à quoi pourrons-nous nous attendre d’ici là ?
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Notre ville de GENEVE
Genève est située entre les Alpes et le Jura, à l’extrémité sud-ouest de la Suisse et du lac Léman. Carrefour au centre de l’Europe occidentale, Genève occupe une situation géographique privilégiée qui la met, par avion, à une heure de Paris ou Milan, et moins de deux heures de Londres, Rome ou Madrid.
Sa superficie est de 282 km² pour une altitude de 373 m.
Sa population est d’environ 200.000 habitants (env. 470.000 pour le canton de Genève)
Le climat de Genève est continental, influencé par le Lac Léman. Ceci engendre la formation de nombreux nuages bas en hiver avec une bise parfois très froide. L’été est généralement chaud et souvent orageux. Il y pleut en moyenne 113 jours / an pour un cumul de 954 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 1694 h.
L’histoire de Genève se déroule sur une période de 2.000 ans : Mentionnée pour la 1ère fois par Jules César, la cité a passé sous la domination romaine puis des Burgondes et des Francs avant de devenir un évêché indépendant durant le Moyen Âge. Avec l’arrivée de Jean Calvin, la ville adopte la Réforme protestante et devient un important centre de diffusion du calvinisme à l’échelle européenne. Son tissu économique se diversifie progressivement avec le développement des secteurs de l’horlogerie et de la banque. Il faudra attendre la Révolution française pour que le régime aristocratique s’effondre avec plusieurs tentatives de soulèvement. Après plus de 20 ans sous domination de la France napoléonienne, l’Ancien Régime est partiellement restauré. En 1848, la révolution fazyste transforme profondément Genève dans un contexte d’industrialisation. Le 20è siècle voit l’installation des jeunes organisations internationales et la cité acquiert alors une renommée internationale. L’étymologie de Genève (Genua sous la plume latine de Jules César) est identique à celle de la cité de Gênes en Italie et vient d’un terme ligure (peuplade du nord de l’Italie) qui fait allusion à la proximité d’une nappe d’eau : le lac Léman ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien.
Les principaux centres d’intérêt de Genève sont : La Rade de Genève, le Jet d’eau, l’Horloge fleurie, la Cathédrale Saint-Pierre, le Mur des Réformateurs, la Place Neuve, le Palais des Nations, la Place du Bourg-de-Four, Carouge, sans oublier le lac Léman. Genève est aussi le siège de 22 organisations internationales et plus de 250 ONG. La langue officielle est le français mais l’anglais y est très courant.