Neige et froid dès le réveillon en janvier 1979
1978 s'acheva. Cette année-là, Claude François et Jacques Brel nous quittèrent. La Bretagne fut souillée par une marée noire après le naufrage du pétrolier géant Amoco Cadiz. Le plan vigipirate fut créé après un attentat de l'aéroport d'Orly. Le navigateur Alain Colas disparut lors de la première édition de la Route du Rhum, emporté par un cyclone. La France connut la plus grande panne d'électricité de son histoire le 19 décembre. Goldorak débarqua sur les écrans de télévision en juillet, la cage aux folles et les bronzés remplirent les cinémas et, au 31 décembre, après les voeux du Président Giscard d'Estaing, le disco de Boney M et de Sheila mit l'ambiance.
La météo sembla d'abord très clémente avec des records journaliers de douceur (18,7°C à Pau le 30, 16,9°C à Montélimar et 16,7°C à Toulouse le 31) mais le froid était en embuscade, déboulant sur le Nord Pas de Calais dès le 30 puis gagnant du terrain vers la Loire lors de la Saint Sylvestre en provoquant une exceptionnelle chute du thermomètre.
Entre Normandie et Ile de France, on relevait déjà -5°C à Roissy mais encore +9°C à Chartres à 15 h TU. A 18 h TU, le thermomètre sous abri de cette même station de Chartres affichait... -9°C, soit une baisse drastique et exceptionnelle de -18°C en 3 heures.
D'abondantes précipitations suivirent et précédèrent cette sévère offensive. La neige recouvrait d'ores et déjà les Hauts de France au matin du 31 avec 20 cm à Dunkerque, 15 cm à Boulogne, 13 cm à Lille et 8 cm à Abbeville.
Calais sous la neige - Fin 1978 / début 1979 - La Voix du Nord
Les chutes progressèrent vers le Sud au fil de la journée, irrégulières d'un secteur à l'autre, et le verglas se généralisa, paralysant la circulation, plus encore le soir et la nuit suivante sous de puissantes giboulées très ventées que le public qualifiera de "tempête de neige". Le réveillon tourna au drame dans la Somme où deux automobilistes furent retrouvés morts de froid et d'épuisement après avoir abandonné leur véhicule bloqué par la neige et plus encore par les congères. La température s'abaissa à -10,6°C à Paris Montsouris.
Peu de neige mais un verglas généralisé à Paris le 31 décembre 1978 en fin d'après-midi - INA
Le froid progressa vers le Sud le jour de l'An 1979, faisant chuter le thermomètre de Lyon dès le début de matinée.
Guy Blanchet
Météociel
La première semaine de janvier demeura très sévèrement hivernale, surtout au Nord et à l'Est, durablement très froide et de nouveau très neigeuse les 4 et 5, essentiellement entre Bretagne, Normandie, Centre Val de Loire, Bassin Parisien, Bourgogne et Franche Comté avec souvent 10 / 30 cm (30 cm à Auxerre, 25 cm à Bourges, 22 cm à Colmar) mais localement davantage vers la Beauce avec jusqu'à 50 cm à Etampes (Essonne) et des congères plus impressionnantes encore. L'armée fut alors appelée en renfort. Le Pli d'Etampes et de sa région se souvient (>>, >>).
La température chuta à -18,7°C le 6 à Caen, soit la plus basse valeur alors relevée après-guerre (battant les -16,5°C du 3 février 1956) mais qui s'inclinera face aux -19,6°C du 8 janvier 1985. Le Parc Montsouris à Paris enregistra de nouveau deux très fortes gelées avec -12,7°C le 7 et -10,1°C le 8. Les jours suivants furent très perturbés près de la Méditerranée, provisoirement un peu moins froids ailleurs avant une nouvelle offensive du 14 au 18, cette fois-ci plus sèche mais encore rigoureuse : -21,0°C à Oyonnax (01), -19,2°C à St Yan (71) et même -30°C à Mouthe le 16.
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