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Davantage de situations de blocage et de périodes sèches en Europe ?

Depuis deux ans, on constate un flux océanique un peu moins franc sur l'Europe. Cette situation débouche sur des situations de blocage plus fréquentes, parfois à l'origine de périodes durablement sèches. S'agit-il d'une tendance de fond ?

 

Les régimes de temps en Europe

 

Schéma du calcul de l'indice d'oscillation nord-atlantique (NAO) - via CNRM

 

L'indice d'oscillation nord-atlantique (NAO) est calculé via la différence de pression entre les Açores et l'Islande. Traditionnellement, les dépressions sont présentes vers l'Islande et les hautes pressions vers l'archipel des Açores. Plus cette tendance est marquée, plus la circulation zonale (vents d'ouest) le sera. On parle alors de régime de NAO+.

 

À l'inverse, plus la différence de pression entre anticyclone et dépression est faible et plus le champ de pression sera relâché sur l'Atlantique. On parle alors de régime de NAO- avec un ralentissement du flux océanique. Dans certaines situations, la position des centres d'action peut s'inverser (pressions plus élevées en Islande que vers les Açores).

 

Schémas des 4 régimes de temps en Europe - via CNRM

 

En Europe, on distingue 4 régimes de temps. Le plus fréquent est le régime de NAO+ (environ 30% du temps), correspondant à un anticyclone vers les Açores et la Méditerranée et des dépressions sur le nord de l'Atlantique, apportant sur l'Europe et la France un flux océanique (circulation zonale). À l'inverse, le régime de NAO- est le moins fréquent (environ 20% du temps). Dans cette situation, les centres d'action s'inversent avec un anticyclone aux hautes latitudes et des dépressions des Açores à la Méditerranée, faisant circuler les vents d'est en ouest.

 

Les régimes de NAO+ et NAO- ne sont pas les seuls. On retrouve aussi le régime de dorsale (environ 23% du temps) au cours duquel la circulation atmosphérique ondule fortement : hautes pressions et air doux s'élevant vers les hautes latitudes en faisant plonger basses pressions et air froid vers les latitudes moyennes. En fonction de la position de ces ondulations, le temps peut alors être chaud (flux de sud) ou froid (flux de nord).

 

Enfin, le quatrième régime de temps est le régime de blocage, rencontré environ 27% du temps. Lorsque le courant jet ralentit, les centres d'action peuvent alors camper sur leurs positions durant de longues semaines sans échanger entre eux. Le temps sensible peut alors être inchangé sur une longue période, d'où le terme de "blocage". En général, ce régime se traduit par un puissant anticyclone sur le nord de l'Europe, apportant un flux continental en France - souvent très sec au nord et parfois humide vers la Méditerranée et l'Espagne.

 

Indice d'oscillation nord-atlantique (NAO) du 23 décembre 2020 au 21 avril 2021 - via NOAA

 

Comme le montre le graphique ci-dessus, nous sommes actuellement dans une phase de NAO- qui entraîne la mise en place de hautes pressions de la Mer du Nord au Groenland, forçant les dépressions nord-atlantiques à glisser vers les Açores. La circulation zonale est alors renversée. C'est la raison pour laquelle les vents continentaux dominent et seront amenés à persister en dernière décade d'avril 2021, reléguant à plus tard un éventuel flux d'ouest perturbé.

 

On constate également que depuis le début de l'année, les régimes de NAO+ sont restés discrets, alors qu'ils sont statistiquement les plus fréquents. C'est plutôt le régime de dorsale qui a prédominé, se rendant responsable de fortes variations thermiques depuis la fin de l'hiver (chaleur record fin mars puis records de froid début avril).

 

 

Blocages et gouttes froides récurrents

 

Indice d'oscillation nord-atlantique (NAO) moyenné sur 3 mois depuis 2010 - via NOAA

 

Depuis le printemps 2019, on constate que l'indice NAO fut plus fréquemment négatif que positif, signe d'une circulation zonale (vents d'ouest) moins présente qu'en temps normal. Cette situation favorise ainsi les autres régimes de temps, conduisant parfois à des blocages anticycloniques importants ou à des régimes de dorsale.

 

Soulignons que certaines années sont presque intégralement dominées par un indice de NAO+ (comme 2018) et d'autres par un indice de NAO- (comme 2010). Par ailleurs, des études récentes ont montré que le réchauffement climatique ne ralentit pas la circulation zonale, contrairement à une thèse avancée dès la fin du siècle dernier. L'oscillation nord-atlantique est tout simplement soumise à la variabilité naturelle du climat, faisant que les années se suivent sans forcément se ressembler.

 

Pression moyenne au niveau de la mer du 16 mars au 15 mai 2020 - via NOAA

 

En attendant, les phases de NAO+ plutôt discrètes depuis 2 ans ont favorisé les situations de blocage anticyclonique sur le continent européen. Plusieurs régimes de blocage importants ont été observés depuis 2019, se rendant responsables de périodes anormalement sèches en France (et notamment sur le nord du pays).

 

Le blocage anticyclonique le plus impressionnant était survenu au printemps 2020, persistant durant deux mois entre la mi-mars et la mi-mai ! Les hautes pressions s'étaient durablement positionnées sur la Mer du Nord, entraînant un flux continental durablement sec. On se souvient notamment des nombreuses journées ensoleillées durant le premier confinement lié à l'arrivée de la pandémie de coronavirus.

 

Cas d'école de régime de dorsale entrainant un décrochage polaire vers la France le 6 avril 2021 - via ECMWF

 

Outre les blocages, la circulation zonale moins marquée favorise également un courant jet plus ondulant, donnant lieu à des régimes de dorsale. Ce sont ces régimes qui prédominent largement depuis le début du printemps 2021. Au gré des ondulations, nous pouvons nous retrouver en flux de sud très chaud (comme fin mars) tout comme en flux de nord vraiment froid (comme début avril lorsque gel record et neige étaient observés).

 

En France, ces régimes ondulants ne sont pas forcément garants d'un temps humide car le traditionnel anticyclone des Açores tend à regonfler rapidement vers nos régions dès qu'il en a l'opportunité. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous vivons des mois de mars et d'avril 2021 sensiblement plus secs que la normale.

 

Schéma du mécanisme de formation d'une goutte froide - via Info Météo

 

Qui dit circulation d'ouest moins présente dit également plus de gouttes froides, comme cela a été observé ces dernières années. La formation de ces dépressions à petite échelle est favorisée par les régimes de dorsale. Si une ondulation est suffisamment marquée, une masse d'air froid venue des hautes latitudes est éjectée vers nos latitudes moyennes. Elle peut alors se retrouver piégée entre les hautes pressions.

 

Les gouttes froides sont des systèmes dont la durée de vie peut être relativement longue. Elles entraînent surtout un temps identique durant de longues journées car, coupées de la circulation générale, elles ne se déplacent très lentement. Lorsqu'une goutte froide se positionne au dessus du pays, un temps humide et très frais s'installe.

 

 

Conclusion : comme le détaille cet article, le courant océanique moins fréquent depuis 2 ans explique en partie les régimes de temps durables auxquels nous sommes confrontés, ayant parfois été à l'origine d'importantes périodes de sécheresse. Rien n'indique cependant que cette tendance sera durable. Il s'agit plutôt d'un cycle de variation naturelle du climat. D'ailleurs, si les projections climatiques pour l'été sont de plus en plus sèches, les plus récentes études tendent plutôt à montrer que le réchauffement climatique engendre une légère accélération de la circulation zonale à la saison fraîche/froide, favorisant des hivers et débuts de printemps arrosés (bien que les deux derniers printemps servent de contre-exemple).

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

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