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« Le réchauffement climatique pourrait nous rendre davantage dépendant de la Russie » - interview exclusive avec Serge Zaka

 

 

Les bouleversements climatiques liés au réchauffement global ont et auront des conséquences non négligeables sur l'évolution de la biogéographie et de la géopolitique !

 

L’évolution de la biogéographie liée au réchauffement climatique va-t-elle nous avantager en Europe ?

Le projet CARBOFOR de 2006 permet de simuler l’évolution de la biogéographie* (*aire de répartition des espèces forestières et des cultures). Et les résultats sont sans appel… Des espèces telles que le hêtre, l’épicéa, le chêne vert sortent de leur zone biogéographique qui leur étaient favorables car, en raison du réchauffement, les climats remontent vers le nord (où à des altitudes plus élevées). Comme l’arbre ne peut pas se déplacer, il souffre, finit par mourir et se fait remplacer par des espèces situées à plusieurs centaines de kilomètres plus au sud. Et l’évolution est généralement plus rapide que la durée de vie d’un arbre, d’où un problème majeur.

 

 

La "méditerranéisation" du Sud de la France dans les prochaines années - cartes réalisées par Serge Saka

 

 

La remontée simulée vers le nord du domaine du chêne vert entre 2000 et 2100- cartes réalisées par Serge Saka

 

 

Nos climats évoluent. Il y a potentiellement l’arrivée de nouvelles cultures par le sud, mais il y a aussi disparition de cultures par le nord.

En Europe, les régions les plus favorisées dans un futur proche seront les pays du Nord et de l’Est (où les climats deviendront moins rigoureux). Les températures y seront plus favorables à la diversification variétale (on pourra planter davantage de variétés et d’espèces). La durée de gel diminuant, ces régions auront une fenêtre agricole possible plus importante. Des terres agricoles qui étaient jusqu’à présent gelées ou inexploitables, le deviendront.

 


Ainsi, « nous risquons de devenir dépendant des Russes pour de nombreuses matières premières agricoles » !

En raison des règles environnementales, dans un pays comme la France, ce ne serait pas possible (car émissions de méthane et de CO2) - mais dans un pays comme la Russie, les règles ne sont pas les mêmes...
D’autre part, en raison de la guerre, les échanges internationaux avec la Russie ayant été réduits, ce pays a besoin de développer son agriculture interne pour pouvoir subvenir à ses besoins. Elle est donc en train de structurer ses filières sur le dos du réchauffement climatique qui lui est favorable. Récemment, elle est récemment devenue première exportatrice mondiale de blé alors qu’il y a 10 ans, elle était importatrice. Cette logique va s’accentuer dans les prochaines années et probablement concerner le maïs, la pomme de terre, la betterave sucrière, l’orge, le soja et d’autres cultures qui sont des bases de l’alimentation européenne.

 

L'évolution observée et prévue de la zone cultivée en Maïs en Europe - cartes réalisées par Serge Saka

 

L'évolution observée et prévue de la zone cultivée en Soja en Europe - cartes réalisées par Serge Saka

 

Quels sont les secteurs vraiment menacés en France ?

Chez nous, la situation risque d’être beaucoup plus compliquée car certaines cultures vont devenir impossibles. Par exemple, il deviendra de plus en plus difficile de cultiver du maïs en raison des sécheresses à répétition (car cette plante est très gourmande en eau). La rentabilité d’une culture dépend aussi de la stabilité du climat. En 2022, on a par exemple observé une baisse de 54% des récoltes de maïs non irriguées ! Et 2022 sera probablement la moyenne de 2050 !

D’autre part, le pois protéagineux (important pour le courage animal) ne pourra plus être cultivé à nos latitudes car il est très sensible aux fortes chaleurs et aux sécheresses (production en baisse de 50% depuis 2000).

En ce qui concerne le blé, il devrait être favorisé sur la moitié Nord de la France, mais il aura de plus en plus de difficulté à pousser sur la moitié Sud. N’oublions pas que le CO2 est un fertilisant pour les végétaux comme le blé. L’impact de la sécheresses est également plus limité sur le blé car il est récolté plus tôt que le maïs.

 

 

Et ceux qui vont se développer ?

En revanche, parmi les nouvelles cultures qui pourraient se développer en France, il y a par exemple l’Olivier dans le Sud-ouest ainsi que dans la vallée du Rhône. Cette région qui était jusqu’à présent exposée aux fortes gelées, le sera de moins en moins. Si les oliviers avaient été terrassés par la vague de froid de février 1956, ce type d’évènement paraît désormais quasiment impossible. Les étés plus chauds favorisent également la croissance des olives.

 

 

 

La vigne de qualité remonte également vers le nord (Bretagne, Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Belgique, Sud de l’Angleterre). La date des vendange est également de plus en plus précoce (ce qui va de paire). 

Notez que si la vigne était fréquente à l’époque médiévale, il ne s’agissait pas de vin de bonne qualité (« piquette »). Si la vigne a disparu dans le Nord de la France, ce n’est pas lié à une évolution climatique mais plutôt à la montée en gamme. Aujourd’hui, ce vin n’aurait aucun intérêt (surtout depuis que l’on a interdit le vin à la cantine scolaire).

 

 

La précocité de plus en plus marquée de la date des vendanges depuis le début des années 80 en Bourgogne - graphique réalisé par par Serge Saka

 

 

Parmi les cultures en plein essore en raison du changement climatique, il a également la figue de Barbarie (cactus) ainsi que la caroube dans les régions les plus méridionales (Gard, Hérault, Roussillon). La figue est désormais exploitée de manière intéressante (y compris en-dehors des régions méditerranéennes).

 

 

Merci à Serge pour sa contribution ;) Nous aurons l'occasion de renouveler cette expérience sur d'autres sujets.

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

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Notre ville de GENEVE

Genève est située entre les Alpes et le Jura, à l’extrémité sud-ouest de la Suisse et du lac Léman. Carrefour au centre de l’Europe occidentale, Genève occupe une situation géographique privilégiée qui la met, par avion, à une heure de Paris ou Milan, et moins de deux heures de Londres, Rome ou Madrid.
Sa superficie est de 282 km² pour une altitude de 373 m.
Sa population est d’environ 200.000 habitants (env. 470.000 pour le canton de Genève)


Le climat de Genève est continental, influencé par le Lac Léman. Ceci engendre la formation de nombreux nuages bas en hiver avec une bise parfois très froide. L’été est généralement chaud et souvent orageux. Il y pleut en moyenne 113 jours / an pour un cumul de 954 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 1694 h.


L’histoire de Genève se déroule sur une période de 2.000 ans : Mentionnée pour la 1ère fois par Jules César, la cité a passé sous la domination romaine puis des Burgondes et des Francs avant de devenir un évêché indépendant durant le Moyen Âge. Avec l’arrivée de Jean Calvin, la ville adopte la Réforme protestante et devient un important centre de diffusion du calvinisme à l’échelle européenne. Son tissu économique se diversifie progressivement avec le développement des secteurs de l’horlogerie et de la banque. Il faudra attendre la Révolution française pour que le régime aristocratique s’effondre avec plusieurs tentatives de soulèvement. Après plus de 20 ans sous domination de la France napoléonienne, l’Ancien Régime est partiellement restauré. En 1848, la révolution fazyste transforme profondément Genève dans un contexte d’industrialisation. Le 20è siècle voit l’installation des jeunes organisations internationales et la cité acquiert alors une renommée internationale. L’étymologie de Genève (Genua sous la plume latine de Jules César) est identique à celle de la cité de Gênes en Italie et vient d’un terme ligure (peuplade du nord de l’Italie) qui fait allusion à la proximité d’une nappe d’eau : le lac Léman ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien.


Les principaux centres d’intérêt de Genève sont : La Rade de Genève, le Jet d’eau, l’Horloge fleurie, la Cathédrale Saint-Pierre, le Mur des Réformateurs, la Place Neuve, le Palais des Nations, la Place du Bourg-de-Four, Carouge, sans oublier le lac Léman. Genève est aussi le siège de 22 organisations internationales et plus de 250 ONG. La langue officielle est le français mais l’anglais y est très courant.