Logo Météo Geneve, météo expertisée et gratuite

Réchauffement climatique : un phénomène plus rapide et intense que prévu en France ?


Évolution des températures dans le Monde (archives paléoclimatiques jusqu'en 1850) sur les deux derniers millénaires - 6e rapport du GIEC (2021)

 

Le 4 avril 2021, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a diffusé son troisième volet de son 6e rapport d'évaluation relatif au changement climatique (un document consultable sur le lien suivant >>). Ce rapport a notamment reconfirmé l’accélération du réchauffement à l'échelle globale, et émis de nouvelles projections à l'horizon 2100.

 

Toutefois, une récente étude parue début octobre dans la revue "Earth System Dynamics" (>>) s'est attachée à effectuer ces mêmes analyses et projections à l'échelle de la France métropolitaine. Il en résulte des données importantes, mettant en évidence un réchauffement plus marqué sur notre pays par rapport à la moyenne mondiale. Voici quelques chiffres marquants issues de cette étude.

 

 

Une accélération du réchauffement depuis les années 1980

La publication des toutes récentes moyennes climatiques de la nouvelle période de référence (1991-2020) par Météo-France avaient déjà mis en évidence une sensible accélération du réchauffement climatique dans notre pays. Sur la base de l'indicateur thermique national (un indicateur basé sur 30 villes réparties à travers le territoire), le réchauffement à atteint +2.04°C en France sur la décennie 2011-2020 par rapport à la période 1901-1910.

 

Une accentuation sensible de ce réchauffement est visible depuis les années 1980, où cette hausse étaient encore restée bien limitée (+0.27°C sur la décennie 1971-1980 par rapport à 1901-1910).


Écarts des températures décennales en France (indicateur thermique national) par décennie, par rapport à la période 1901-1910

 

La récente étude publiée dans "Earth System Dynamics" confirme ces données de Météo-France. Selon leur méthode de calcul, ce réchauffement a été estimé à environ +1.66°C en moyenne sur la totalité du pays (et non sur seulement 30 villes) pour l'année 2020 par rapport à la période 1900-1930. Un réchauffement qui est désormais proche de +0.1°C tous les 3 ans sur notre pays !

 

Avec une telle évolution, le climat des différentes grandes villes Françaises a été sérieusement chamboulée au cours des dernières décennies. En l'espace de 30 ans, le climat de Rennes se retrouve désormais transposé à Lille. Le climat de la ville du Mans correspond au climat Bordelais d'il y a trente ans. Quant à Strasbourg, il s'agit désormais d'un climat similaire à celui observé du côté de Lyon entre 1961 et 1990.


Évolution des moyennes climatiques entre les périodes 1961-1990 et 1991-2020 en France - Météo-France

 

D'ici 2100 : plus d'un degré de hausse en France par rapport au reste du globe

D'après cette étude, une statistique importante est mise en évidence : le réchauffement en France est environ 50% plus intense que la moyenne mondiale ! En effet, si ce réchauffement dépasse les +1.6°C en France, il n'est "que" de +1.09°C au niveau mondial sur la décennie 2010-2019 par rapport à l'époque pré-industrielle (1850-1900).

 

Et les projections émises à long terme pourraient confirmer cette tendance. Prenons notamment le scénario "SSP2-4.5" dit scénario intermédiaire (scénario où le niveau d'émissions de gaz à effet de serre correspond aux objectifs fixé par chaque pays), considéré comme le scénario le plus probable.

 

Selon ce scénario intermédiaire, cette hausse devrait rester marquée sur notre pays, de l'ordre de +3.7°C d'ici la période 2081-2100 (par rapport à la période pré-industrielle), contre +2.7°C au niveau mondial !


Projections de la hausse des température en France et dans le monde par rapport à la période pré-industrielle - scénario SSP2-4.5 - GIEC &  Earth System Dynamics

 

Une hausse plus importante sur notre pays qui s'avère confirmée quelque soit le scénario. En effet, que cela soit le scénario le plus optimiste (SSP1-2,6), intermédiaire (SSP2-4,5), pessimiste (SSP3-7,0) ou même extrême (SSP5-8,5), la température en France augmentera de manière plus significative que la moyenne mondiale d'ici l'année 2100. Dans le scénario le plus extrême, cette hausse pourrait même atteindre +5.9°C en France sur la période 2081-2100 contre +4.4°C au niveau mondial.


Projections de la hausse des température en France et dans le monde par rapport à la période pré-industrielle - scénario optimiste, intermédiaire, pessimiste et extrême - GIEC & Earth System Dynamics

 

 

Constat d'un réchauffement encore plus intense en période estivale

Si le réchauffement s'annonce plus important en France que la moyenne mondiale, cet récente étude est également parvenue à mettre en évidence des variations climatiques saisonnières. En effet, au regard de la hausse annuelle projetée, la saison estivale (mois de juin, juillet et août) pourrait se réchauffer de manière plus intense encore (de l'ordre de +30% environ). A l'inverse, le réchauffement en période hivernale (décembre-janvier-février) serait moins marqué (15% moins rapide que la hausse annuelle).

En reprenant le scénario intermédiaire et ayant le plus de probabilité de se réaliser (SSP2-4,5), la hausse de température sur la période 2081-2100 pourrait donc atteindre +5.1°C en été par rapport à la période 1900-1930, et +3.2°C en hiver.

 

Le scénario le plus extrême (SSP5-8,5) projette même une hausse médiane de ... +8.9°C à l'horizon 2081-2100 durant la période estivale par rapport à 1900-1930 (et +5.6°C en hiver). Un climat qui pourrait donc devenir invivable durant l'été sur les régions situées les plus au Sud du pays.


Projection de la hausse des température en France pour la période 2081-2100 par rapport à la période 1900-1930 - Earth System Dynamics

 

Pour tenter de comprendre ce que pourraient devenir les prochains été en France, nous vous proposons deux cartes simulant les moyennes potentielles des températures estivales à travers une trentaine de villes en France, sur la base des résultats de cette étude.

Attention, ces cartes ne sont données qu'à titre indicatif. Elles n'ont pas de réelle valeur scientifique et ne prennent notamment pas en compte les éventuelles variations climatiques régionales (villes littorales, montagnardes ou continentales, toutes ne subissent pas la même accélération du réchauffement climatique).

 

La première carte proposée met en avant la moyenne des températures mensuelles qui pourraient être observées l'après-midi en juillet ou en août 2100, selon le scénario intermédiaire (SSP2-4,5). A titre de comparaison (en orange), nous indiquons la température maximale moyenne observée lors du mois de plus chaud de cette été 2022 marqué par une succession de plusieurs canicules (il s'agit de juillet ou bien d'août selon les villes).

Selon ce scénario, la température augmenterait de +2.9°C par rapport à la dernière décennie durant les mois d'été. Une température moyenne l'après-midi qui pourrait dès lors approcher les 30°C sur la moitié Nord en juillet/août et atteindrait même les 35°C en moyenne sur le Languedoc. Si cet été 2022 vous a semblé très chaud, il faut alors se rendre compte que ceci pourrait devenir simplement la moyenne à l'horizon 2100 pour ce scénario intermédiaire :

  • 29.4°C projetés en moyenne durant les après-midi d'été à Paris d'ici 2100 contre 29.0°C en août 2022
  • 31.8°C à Lyon en 2100 contre 31.4°C en août 2022
  • 35.4°C à Nîmes en 2100 contre 35.7°C en juillet 2022.


Température moyenne l'après-midi en juillet ou août à l'horizon 2100 (scénario SSP2-4,5) et comparaison avec le mois d'été 2022 le plus chaud - Météo-Villes

 

 

Allons même plus loin et envisageons l'inenvisageable... Que se passerait-il à l'horizon 2100 en tenant compte des projections du scénario le plus extrême de cette étude (SSP5-8,5) ? Avec un tel scénario, la hausse atteindrait environ +6.7°C en moyenne l'été d'ici 2100 par rapport à la dernière décennie et les températures dépasseraient les 30°C en moyenne durant tout l'été, et ceci sur la quasi-totalité des régions.

 

A Paris, le mois le plus chaud (juillet ou août) verrait une moyenne l'après-midi de 33.2°C, soit le climat actuel ... de Madrid en été ! Avec 36.0°C, les habitants de Toulouse vivraient quant à eux le climat actuel de Séville. Et pour Nîmes, où la moyenne des après-midi d'été dépasserait les 39°C, nous retrouverions une chaleur au delà du climat habituellement constaté à Marrakech.


Température moyenne l'après-midi en juillet ou août à l'horizon 2100 (scénario extrême SSP5-8,5) - Météo-Villes

 

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

Meteo-geneve.ch est le seul site météo exclusivement pour Genève ! Ce site de prévisions météo expertisées, professionnel et de grande qualité est également très complet et surtout très réactif. Une équipe de météorologistes professionnels et passionnés locaux suit la situation en permanence et propose ainsi des prévisions extrêmement précises, réactualisées plusieurs fois par jour si la situation météo l'exige. La tendance météo saisonnière est aussi fréquemment mise à jour. Ce site est avant tout un portail météo pour la région de Genève avec les meilleures webcams, les données des stations météo en direct, les cartes de suivi des pluies et des nuages, les observations et la localisation des phénomènes météo dangereux sur la région, des suivis climatologiques. Enfin, meteo-geneve.ch est un site entièrement gratuit, ce qui en fait un incontournable de la météo.


Notre ville de GENEVE

Genève est située entre les Alpes et le Jura, à l’extrémité sud-ouest de la Suisse et du lac Léman. Carrefour au centre de l’Europe occidentale, Genève occupe une situation géographique privilégiée qui la met, par avion, à une heure de Paris ou Milan, et moins de deux heures de Londres, Rome ou Madrid.
Sa superficie est de 282 km² pour une altitude de 373 m.
Sa population est d’environ 200.000 habitants (env. 470.000 pour le canton de Genève)


Le climat de Genève est continental, influencé par le Lac Léman. Ceci engendre la formation de nombreux nuages bas en hiver avec une bise parfois très froide. L’été est généralement chaud et souvent orageux. Il y pleut en moyenne 113 jours / an pour un cumul de 954 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 1694 h.


L’histoire de Genève se déroule sur une période de 2.000 ans : Mentionnée pour la 1ère fois par Jules César, la cité a passé sous la domination romaine puis des Burgondes et des Francs avant de devenir un évêché indépendant durant le Moyen Âge. Avec l’arrivée de Jean Calvin, la ville adopte la Réforme protestante et devient un important centre de diffusion du calvinisme à l’échelle européenne. Son tissu économique se diversifie progressivement avec le développement des secteurs de l’horlogerie et de la banque. Il faudra attendre la Révolution française pour que le régime aristocratique s’effondre avec plusieurs tentatives de soulèvement. Après plus de 20 ans sous domination de la France napoléonienne, l’Ancien Régime est partiellement restauré. En 1848, la révolution fazyste transforme profondément Genève dans un contexte d’industrialisation. Le 20è siècle voit l’installation des jeunes organisations internationales et la cité acquiert alors une renommée internationale. L’étymologie de Genève (Genua sous la plume latine de Jules César) est identique à celle de la cité de Gênes en Italie et vient d’un terme ligure (peuplade du nord de l’Italie) qui fait allusion à la proximité d’une nappe d’eau : le lac Léman ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien.


Les principaux centres d’intérêt de Genève sont : La Rade de Genève, le Jet d’eau, l’Horloge fleurie, la Cathédrale Saint-Pierre, le Mur des Réformateurs, la Place Neuve, le Palais des Nations, la Place du Bourg-de-Four, Carouge, sans oublier le lac Léman. Genève est aussi le siège de 22 organisations internationales et plus de 250 ONG. La langue officielle est le français mais l’anglais y est très courant.