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Entre inondations et sécheresses : n'y a-t-il plus de juste milieu en France ?

Alors que la France observait encore une sécheresse marquée et généralisée durant l'été 2023, s'accentuant sur certaines régions depuis plus d'un an, la tendance s'est complètement inversée sur la quasi-totalité du pays depuis l'automne 2023 et ce sont au contraire les inondations qui font l'actualité depuis maintenant plusieurs mois. Comment expliquer de tels extrêmes sur notre pays ?

 

Changement climatique : plus de sécheresses mais aussi plus d'inondations

Le constat peut paraître très contre-intuitif, mais cet enchaînement de phénomènes climatiques opposés (sécheresse puis inondations) relève de la même mécanique à l'échelle de la planète. Le changement climatique a en effet des effets contrastés en fonction des régimes météorologiques mis en jeu.

 

Celui-ci a en effet tendance à accentuer les périodes sèches et chaudes, que ce soit sur notre pays mais également sur d'autres régions du monde. En France, les années 2022 et 2023 ont été dominées par une succession de périodes anticycloniques apportant un temps très régulièrement sec et surtout très chaud sur notre pays, ainsi, 2022 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée sur la France et l'année 2023 fut quant à elle classée au second rang.

Anomalies annuelles de températures en France entre 1947 et 2023 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020 - Infoclimat

 

En terme de précipitations, ces deux années ont donc été marquées par un déficit notable et particulièrement récurrent de pluies sur notre pays, notamment jusqu'au début de l'automne 2023, le tout en raison de cette récurrence de poussées anticycloniques subtropicales apportant un air régulièrement chaud et sec sur notre pays.

 



Anomalies de pression en Europe en 2022 et 2023 – ClimateReanalyzer

 

Toutefois, un changement de régime a été observé sur la France à partir de l'automne 2023 avec des hautes pressions repoussées plus au Sud de l'Europe et un flux océanique influençant plus régulièrement notre pays, apportant des perturbations actives et successives et d'importantes quantités de précipitations.

Anomalies de pression sur l'Europe entre octobre 2023 et avril 2024 – ClimateReanalyzer

 

Ces pluies excessives sont, paradoxalement, également liées au changement climatique. En effet, on ne peut plus le nier, les températures augmentent graduellement à l'échelle planétaire depuis maintenant plusieurs décennies. Or, l'augmentation des températures mondiales engendre également une teneur en humidité de l'atmosphère plus importante.

 

En effet, pour chaque degré Celsius en plus, on observera 7% d'évaporation supplémentaires dans l'atmosphère, ce qui se traduira par une augmentation des précipitions au niveau mondial. En d'autres termes, le risque de pluies significatives sera accentué lorsque la situation y sera favorable, comme nous l'observons depuis maintenant plusieurs mois sur la France.

Projections des changements, en intensité et en fréquence, de plusieurs événements météorologiques extrêmes - GIEC 2022

 

Là est donc tout le paradoxe du changement climatique. Si celui-ci accentue donc le risque de sécheresses intenses et durables, il favorise également le risque d’événements pluvieux extrêmes à travers le monde. C'est donc une des raisons pour laquelle la France a connu deux années particulièrement sèches consécutives suivies d'une période excessivement pluvieuses entraînant des inondations parfois catastrophiques.

 

Quelles sont les projections à l'avenir pour la France ?

Selon les tendances établies par différents modèles climatiques, le niveau de précipitation annuel n'évoluerait pas vraiment sur notre pays, notamment sur la moitié Nord, baissant toutefois sensiblement sur la moitié Sud.

 

Néanmoins, une différence plus nette est à prévoir en fonction des saisons. En effet, les précipitations devraient se montrer plus récurrentes et importantes durant la saison froide (automne/hiver) mais au contraire de moins en moins marquées durant la saison chaude (printemps/été).

Différence du cumul des précipitations en hiver et en été - projection 2071-2100 par rapport à la période 1976-2005 pour un scénario avec émissions modérées - Météo-France

 

La chaleur estivale, de plus en plus forte, devrait augmenter l'évaporation sur notre pays et ainsi favoriser le risque de sécheresse estivale, et ce malgré une saison froide potentiellement plus humide. Les projections indiquent par exemple une diminution des débits d'étiage des fleuves et des rivières français allant jusqu'à 50% entre août et septembre.

 

Toutefois, c'est notamment sur le Sud du pays que le risque de sécheresse serait le plus marqué et surtout récurrent. Les abords de la Méditerranée sont en effet parmi les régions les plus vulnérables à la sécheresse sur le globe dans le futur d'après les projections du GIEC, exposant dont le Sud de la France et notamment les secteurs allant du Sud-Ouest à la région PACA à des épisodes de sécheresse potentiellement très importants et durables.

 

Changements observés pour les sécheresses agricoles et écologiques, par région - GIEC 2022

 

Ainsi, les années futures s'annoncent donc contrastées sur notre pays, de façon similaire à ce que nous pouvons observer depuis le début de la décennie 2020, à savoir des périodes de sécheresse plus ou moins longues, plus fréquentes sur le Sud du pays et durant l'été entrecoupées de périodes excessivement pluvieuses comme celle que nous connaissons depuis l'automne 2023.

 

Quelles conséquences auront ces contrastes climatiques ?

Ces alternances entre périodes trop sèches et périodes excessivement humides auront des conséquences notables sur notre société dans un avenir plus ou moins proche, conséquences qui sont d'ailleurs déjà visibles aujourd'hui.

 

Les sécheresses répétées influent en effet sur l'agriculture en diminuant le rendement des cultures. Par exemple, le rendement du blé tendre a augmenté régulièrement entre 1955 et 1995 selon les données de l'INRA (depuis devenue INRAE) mais celui-ci stagne désormais. Une stagnation que les spécialistes attribuent au changement climatique, ce qui pousse à sélectionner de nouvelles variétés.

La sécheresse du printemps 2023 avait engendré une baisse de la production de céréales en France – Image : Arvalis

 

Le temps sec contribue également à réduire l'effet puis de carbone des forêts alors même qu'on tablait au contraire sur une augmentation de cet effet à travers la reforestation et l'afforestation. Les sécheresses répétées ont en effet grandement mis à mal nos forêts françaises entre 2022 et 2023 et de nombreuses arbres n'y ont pas survécu.

 

En plus de cela, les périodes de sécheresse répétées accentuent le risque de maladies pour nos arbres, ce qui contribue là encore à diminuer grandement l'état de santé général de nos forêts françaises. Tout ceci sans compter le risque d'incendie de plus en plus important durant l'été, menaçant de nombreux habitants, notamment sur le Sud du pays.

Violent incendie en fin de journée du 7 juillet 2022 près de Bessèges dans le Nord du Gard – Via Twitter @MeteoGard

 

Les épisodes de sécheresse ont également des conséquences socio-économiques non négligeables. Par exemple, des débits de fleuves et de rivières trop faibles peuvent contraindre à baisse la puissance des centrales, ce qui entraîne une baisse de la production d’électricité en France. De plus, un débit des cours d'eau trop faible peut également jouer sur le transport fluvial de marchandises comme ce fut par exemple le cas en août 2022 où la sécheresse frappant le Rhin avait contraint les entreprises de transport allemandes à ne charger les barges qu'au quart de leur capacité habituelle.

Une telle situation sur d'autres fleuves comme la Seine pourrait avoir des conséquences potentiellement majeures sur les échanges commerciaux français.

 

En parallèle, les épisodes pluvieux intenses et répétés comme ceux que nous connaissons depuis l'automne dernier ont également de lourdes conséquences. D'une part, les inondations s'accompagnent d'un risque non négligeable pour la population, entraînant des dégâts parfois importants et des victimes plus ou moins nombreuses selon l'intensité des événements et les régions touchées.

Recherche de personnes disparues suite à des inondations importantes dans le Gard le dimanche 10 mars 2024 - photo SDIS34

 

Des cours d'eau au niveau élevé ont également des conséquences notables sur la circulation fluviale, la rendant parfois impossible dans certaines situations, ce qui, comme pour les sécheresses, peut influer sur les échanges commerciaux. Des débits élevés et crues présentent également des risques pour les centrales, jouant là aussi sur la production d'électricité.

Effet des inondations sur la sûreté des centrales – IRSN

 

Enfin, les pluies excessives, les orages et les sols saturés en eau peuvent également nuire aux cultures françaises, inondant les champs et pouvant ravager des pans entiers de cultures comme ce fut le cas par exemple ces dernières semaines.



Exemple d'un champ endommagé par des ravinements suite à de fortes pluies orageuses – Via Planet-Terre

 

Nombreuses sont donc les conséquences néfastes de ce type de climat très contrasté, entre sécheresses et pluies diluviennes, contrastes qui devraient malheureusement encore s'accentuer dans les prochaines décennies sur notre pays en liaison au changement climatique.

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

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