Logo Météo Geneve, météo expertisée et gratuite

Le changement climatique également synonyme de temps plus calme ?

Si les violentes catastrophes associées au changement climatique font beaucoup parler d'elles, ce dernier induit également une augmentation des périodes de temps calme sur nos régions, dont les conséquences peuvent être importantes.

 

Le fonctionnement de la circulation atmosphérique

Avant toute chose, il est important de comprendre les mécanismes de la circulation atmosphérique sur Terre. Elle se divise en trois cellules dans chacun des deux hémisphère : la cellule polaire au niveau des pôles, la cellule de Ferrel aux latitudes moyennes (entre 30 et 60°) et la cellule de Hadley aux latitudes plus basses (entre 30° et l'équateur).

 

Le courant jet - ce puissant couloir de vent circulant à haute latitude - circule de part et d'autre de la cellule de Ferrel. Ce jet stream (son appellation anglophone) apporte une circulation atmosphérique d'ouest en est à nos latitudes moyennes, d'où une influence océanique notable sur le climat Français.

 

Schéma de la circulation atmosphérique globale sur Terre - image Kaidor via Libération

 

 

Le fonctionnement de la cellule de Hadley, située entre l'équateur et le 30ème parallèle, est assez simple : l'air chaud et humide se décharge aux latitudes équatoriales puis s'assèche en remontant vers le nord de la cellule, c'est à dire aux latitudes sahariennes. Ces régions récupèrent un air stable et sec : d'où un climat désertique.

 

L'archipel des Açores se situe au nord de la cellule de Hadley, dans une zone où l'air est peu instable. Les conditions sont alors réunies pour qu'une cellule anticyclonique y soit présente durant une bonne partie de l'année. C'est ce qu'on appelle le fameux anticyclone des Açores, dont l'influence est bien connue sur le climat de l'Europe de l'Ouest, France incluse.

 

 

Schéma de la position classique de l'anticyclone des Açores - via NOAA

 

 

La cellule de Hadley remonte !

 

Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) rendu public en 2021 s'est penché sur la question de la circulation atmosphérique générale et des changements qu'elle subit, s'intéressant notamment à la cellule de Hadley. Le rapport confirme que cette dernière migre vers le nord (ou vers le sud dans l'hémisphère sud) au fil des années, à raison de 0,5° par décennie.

 

Schéma de la migration des cellules de Hadley - via kartable.fr

 

Une migration vers le nord de 0,5° par décennie correspond à un déplacement de la cellule de Hadley d'environ 55 kilomètres en 10 ans. D'ici à la fin du siècle, cela équivaudrait à un déplacement des Pyrénées vers le centre de la France - ce qui n'est pas énorme mais suffisant à l'observation de modifications climatiques.

En toute logique, la lente remontée de la cellule de Hadley engendre également un lent décalage des centres d'action vers le nord. La position de l'anticyclone des Açores tend donc à être de plus en plus septentrionale au fil des décennies, ce qui laisserait à penser que les périodes de temps calme devraient se multiplier à nos latitudes.

 

 

Une étude de la société météorologique américaine s'est penchée sur la vitesse moyenne des vents en Europe de l'Ouest au cours de la saison hivernale. La moyenne lissée montre que les vents moyens diminuent lentement au fil des décennies, ce qui prouve la multiplication des périodes anticycloniques en hiver, même si des fluctuations naturelles surviennent logiquement d'une année à l'autre.

 

Vitesse moyenne des vents durant les mois hivernaux en Europe de l'Ouest depuis 1970 - via American Meteorological Society

 

Les conséquences néfastes d'un temps plus calme

 

Augmentation des épisodes de pollution

 

L'une des premières conséquences visibles des périodes anticycloniques durables est la dégradation de la qualité de l'air. Les études ont montré une augmentation de la fréquence et de la durée des épisodes de pollution aux particules fines au cours des dernières décennies.

 

Anomalie de pressions et concentration moyenne en particules fines en décembre 2016 - via American Meteorological Society

 

Ce constat est notamment valable au cours de la saison hivernale où les blocages anticycloniques sont de plus en plus fréquents et où le chauffage constitue une source supplémentaire d'émission de particules fines. Le mois de décembre 2016, qui s'était montré exceptionnellement anticyclone sur l'ouest de l'Europe, avait vu les taux de particules fines s'envoler.

 

Pollution aux particules fines visible dans le ciel de Paris ce mercredi 10 novembre 2021 - webcam Météo Paris

 

La situation de ce mois de novembre 2021 illustre parfaitement cette pollution liée aux anticyclones d'automne. La qualité de l'air était dégradée ce mercredi, notamment dans le centre et le nord de la France. La pollution aux particules fines était bien visible dans le ciel de Paris avec l'observation d'une brume grise/marron à l'horizon. La ville a d'ailleurs rendu le stationnement résidentiel gratuit.

 

 

Risques de sécheresse accrus

 

La saison froide est la principale saison de recharge des nappes phréatiques. En d'autres termes, il est nécessaire que des pluies copieuses tombent durant l'automne et l'hiver car c'est à cette époque de l'année que les sols sont les plus perméables et que l'eau atteint les nappes phréatiques en quantité.

 

Le Doubs quasiment à sec au début du mois de novembre 2018 - photo AFP / Sébastien Bozon

 

 

Une multiplication des périodes anticycloniques durant la saison hivernale peut donc considérablement contrarier la recharge des nappes phréatiques. Outre le manque d'eau qui peut se faire ressentir dans l'immédiat, une recharge hivernale insuffisante renforce considérablement la menace d'une sécheresse de grande ampleur si le printemps et l'été suivants venaient à être trop secs...

 

Évolution de la fréquence des sécheresses selon un scénario d'émissions de CO2 modérées (à gauche) ou importantes (à droite) - European Environment Agency

 

Les projections climatiques d'ici la fin du siècle s'attendent à une nette augmentation des épisodes de sécheresse importante en France. Même selon le scénario modéré, nous devrions avoir un épisode de sécheresse supplémentaire par an du sud-ouest au Centre, jusqu'à 2 épisodes supplémentaires au sud-ouest selon le scénario pessimiste.

 

L'augmentation serait plus limitée sur le nord de la France, encore régulièrement concerné par le flux océanique dépressionnaire tandis que l'influence de l'anticyclone des Açores serait de plus en plus nette dans le sud. Ainsi, le contraste nord-sud pourrait s'accentuer, selon certaines projections.

 

 

Faune et flore perturbées...

 

L'augmentation de la fréquence et de la durée des périodes clémentes lors de la saison hivernale vient également perturber la flore. Avec un gel de moins en moins fréquent, certains arbres fruitiers se mettent à fleurir de plus en plus tôt dans la saison. Ainsi, ils deviennent de plus en plus exposés aux gelées tardives - dont la fréquence ne semble pas diminuer ces dernières années.

Lutte contre le gel dans les vignes de Chablis (Yonne) le 6 avril 2021 - photo Titouan Rimbault

 

 

Les hivers doux ont également des conséquences néfastes sur la faune. Le cycle d'hibernation de certaines espèces s'en trouve perturbé. D'autres migrent à la recherche d'un climat leur étant plus adapté. Par ailleurs, la raréfaction du gel permet aux moustiques de survivre de plus en plus facilement durant l'hiver, augmentant ainsi leur population l'été suivant. D'ailleurs, le moustique tigre a désormais colonisé les trois quarts de la France...

 

Carte de l'implantation du moustique tigre en France au 10 novembre 2021 - via vigilance-moustiques.com

 

 

Les conséquences évoquées ci-dessus constituent une liste loin d'être exhaustive. Si le changement climatique fait souvent parler de lui pour les chaleurs extrêmes ou les inondations meurtrières qu'il engendre, il ne faut pas oublier qu'une augmentation des périodes anticycloniques et douces peut également avoir des conséquences très néfastes à plus long terme.

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Geneve

Meteo-geneve.ch est le seul site météo exclusivement pour Genève ! Ce site de prévisions météo expertisées, professionnel et de grande qualité est également très complet et surtout très réactif. Une équipe de météorologistes professionnels et passionnés locaux suit la situation en permanence et propose ainsi des prévisions extrêmement précises, réactualisées plusieurs fois par jour si la situation météo l'exige. La tendance météo saisonnière est aussi fréquemment mise à jour. Ce site est avant tout un portail météo pour la région de Genève avec les meilleures webcams, les données des stations météo en direct, les cartes de suivi des pluies et des nuages, les observations et la localisation des phénomènes météo dangereux sur la région, des suivis climatologiques. Enfin, meteo-geneve.ch est un site entièrement gratuit, ce qui en fait un incontournable de la météo.


Notre ville de GENEVE

Genève est située entre les Alpes et le Jura, à l’extrémité sud-ouest de la Suisse et du lac Léman. Carrefour au centre de l’Europe occidentale, Genève occupe une situation géographique privilégiée qui la met, par avion, à une heure de Paris ou Milan, et moins de deux heures de Londres, Rome ou Madrid.
Sa superficie est de 282 km² pour une altitude de 373 m.
Sa population est d’environ 200.000 habitants (env. 470.000 pour le canton de Genève)


Le climat de Genève est continental, influencé par le Lac Léman. Ceci engendre la formation de nombreux nuages bas en hiver avec une bise parfois très froide. L’été est généralement chaud et souvent orageux. Il y pleut en moyenne 113 jours / an pour un cumul de 954 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 1694 h.


L’histoire de Genève se déroule sur une période de 2.000 ans : Mentionnée pour la 1ère fois par Jules César, la cité a passé sous la domination romaine puis des Burgondes et des Francs avant de devenir un évêché indépendant durant le Moyen Âge. Avec l’arrivée de Jean Calvin, la ville adopte la Réforme protestante et devient un important centre de diffusion du calvinisme à l’échelle européenne. Son tissu économique se diversifie progressivement avec le développement des secteurs de l’horlogerie et de la banque. Il faudra attendre la Révolution française pour que le régime aristocratique s’effondre avec plusieurs tentatives de soulèvement. Après plus de 20 ans sous domination de la France napoléonienne, l’Ancien Régime est partiellement restauré. En 1848, la révolution fazyste transforme profondément Genève dans un contexte d’industrialisation. Le 20è siècle voit l’installation des jeunes organisations internationales et la cité acquiert alors une renommée internationale. L’étymologie de Genève (Genua sous la plume latine de Jules César) est identique à celle de la cité de Gênes en Italie et vient d’un terme ligure (peuplade du nord de l’Italie) qui fait allusion à la proximité d’une nappe d’eau : le lac Léman ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien.


Les principaux centres d’intérêt de Genève sont : La Rade de Genève, le Jet d’eau, l’Horloge fleurie, la Cathédrale Saint-Pierre, le Mur des Réformateurs, la Place Neuve, le Palais des Nations, la Place du Bourg-de-Four, Carouge, sans oublier le lac Léman. Genève est aussi le siège de 22 organisations internationales et plus de 250 ONG. La langue officielle est le français mais l’anglais y est très courant.